ÉTREINTES,
sous le regard de
Sonia Sieff
PARTIES D'UN TOUT
C’est l’histoire d’une rencontre. Avec l’autre comme avec soi-même. Un évènement aussi anecdotique qu’essentiel qui surgit peu à peu, agrège le coeur comme l’esprit. Une série de hasards qui se mêle à l’évidence.
Cette histoire, c’est aussi celle de la collection Étreintes, qui retrace ces liens indicibles comme un symbole. Deux univers singuliers, deux parties d’un tout qui choisissent de faire écho à l’autre. Une union aussi personnelle que conjointe, un accord qui se cherche et se trouve. Comme une étreinte.
Ces couples qui nous inspirent, pour ce que leur histoire dit de chacun d’eux, expriment leur lien amoureux sous le regard tendre et spontané de la photographe Sonia Sieff. À l’image de ces bagues qu’ils portent comme le reflet de leur rencontre, ces portraits illustrent l'amour comme autant d’alliances scellées par ce bijou unique, formé de deux moitiés.
Alice et Timothée
Peintre et Designer
On s’est rencontrés à Londres. On vivait dans le même appartement, en colocation. On a été meilleurs amis, amants, on a tout testé, y compris nos limites. Nous avons une petite fille de trois ans, Jane. On s’est séparés et nous vivons aujourd’hui dans deux appartements, mais nous sommes liés d’une autre manière. Nous avons deux espaces singuliers pour créer, y faire ce que nous aimons. Nous sommes tous les deux artistes et ces espaces sont à la fois distincts et complémentaires. Pour nous, pour notre fille. Nous avons gardé notre complicité, cet éternel recommencement, l’acceptation de la vie telle qu’elle se présente. On s’aimera toujours, quoi qu’il arrive. Ça a pu être explosif, passionnel, mais aujourd’hui nous aimons les moments où nous nous retrouvons en famille. Ils sont rythmés et sans doute rendus uniques par d’autres, ceux où nous retrouvons l'autre monde, notre intimité, nos instants de solitude créative.
Harold et Pierre-Arnaud
MAQUILLEUR ET PHOTOGRAPHE
On s’est rencontrés il y a dix ans, sans savoir que nous habitions très proches l’un de l’autre. Nous vivons et travaillons aujourd’hui ensemble, dans une inspiration mutuelle. Nous avons grandi l’un à côté de l’autre et nous sommes regardés grandir. Nous sommes nés le même jour. Harold m’a permis de m’accepter, de devenir moi-même, et je crois que je l’ai aidé à l’y conduire aussi. Nous sommes devenus nous-mêmes dans le regard bienveillant de l’autre. On échange sur nos créations, nos envies, nos projets artistiques, on se regarde et se questionne sur nos attentions créatives : nous cherchons ensemble.
Kavita
CONSEILLÈRE SPÉCIALE POUR LES NATIONS UNIES
J’ai rencontré Benjamin en 2009, à Beyrouth, dans une vielle maison en pierres. J’avais aperçu au loin un photographe au milieu des autres, et j’ai fini par lui rentrer dedans. C’était lui. Je n’étais là que pour le week-end, je partais pour Damas le lendemain. Le soir même, je me suis rendue à une autre fête, je dansais seule, et je l’ai aperçu à nouveau. j’ai repoussé mon départ à Damas et on a diné ensemble le jour suivant. Ce que j’ai aimé immédiatement, c’est la façon dont il m’a parlé de sa famille. La bienveillance de ses mots. Il m’a dit que j’étais la femme de sa vie. Je lui ai écrit pour lui expliquer que ça ne marcherait pas : il y a répondu point par point, pour me démontrer le contraire. En janvier 2010, je l’ai rejoint à Paris. Je me souviendrais toujours de son regard et de son sourire à l’aéroport. J’ai su que j’avais raison d’être là. Tout ce qui avait été compliqué est soudain devenu simple. Il me dit souvent qu’il m’aime plus que moi, je lui réponds que je l’aime mieux.
Elsa et Maxime
Nous étions meilleurs amis et nous le sommes toujours. On travaille ensemble dans le même atelier, et passons la plupart de notre temps ensemble. Tout est simple lorsque nous sommes tous les deux. On s’est rencontrés dans le sud de la France à une soirée déguisée et on s’est installés dans un cabanon de pêcheur. On s’y sent bien, et je crois qu’on a besoin de personne d’autre. Il est devenu mon amoureux, mon amant, alors qu’on se connaissait déjà bien. J’avais peur de ne pas être à la hauteur du modèle de mes parents, de ne pas y arriver. Parce qu’entrer dans la vie adulte, ça voulait dire pour moi accéder à cet idéal, et c’est lui qui m’a guidée. Il avait une idée plus précise que moi de ce qu’était la vie adulte depuis toujours. Je crois que finalement, on réussit à construire notre propre exemple. On est en train de devenir les adultes que j’avais envie qu’on devienne.
Dominique et Franck
Antiquaire, ancien mannequin et Expert à Drouot
Je crois que j’ai toujours été amoureux d’elle, on se connait depuis l’école. On s’est longtemps perdus de vue, et nous nous sommes retrouvés en 1989, par hasard. Ce jour-là, on m’avait retiré deux fois ma voiture… Je marchais donc pour la seconde fois vers la fourrière et je l’ai aperçue de l’autre côté de l’avenue, dans sa voiture avec sa fille. Je lui ai fait signe et je lui ai demandé si elle voulait bien m’emmener. Elle a accepté. Nous nous sommes tous les deux séparés pour se retrouver et on ne s’est plus jamais quittés. Nous avons eu une fille, et nous sommes devenus grands-parents : la petite fille de la voiture a aujourd’hui une fille… Nous avons les mêmes goûts, les mêmes envies, les mêmes plaisirs.
Inès et Diego
Chargée de communication dans l’hôtellerie et Producteur
On s’est rencontrés il y a cinq ans, lors d’un diner à la montagne. Je parlais énormément, j’avais peur du silence, sans doute. Je l’avais trouvé très beau. Puis il est parti faire le tour du monde. On se connaissait à peine mais il m’appelait tous les jours avec son petit téléphone. Il est rentré plus tôt que prévu et on s’est retrouvés à Londres. Nous sommes mutuellement la personne préférée de l’autre. Nos points communs se sont dessinés au fur et à mesure. Nous avons la même intuition sur les gens, on est indépendants mais nous formons une équipe à trois avec Kobe, notre chien. Ça a été très fusionnel, mais on s’est apaisés. On a compris ce que voulait dire être ensemble pour nous. Nous sommes le lieu de notre vie à deux.
Loris
COMÉDIEN, PLASTICIEN
Je suis comédien, plasticien et je vis avec Anne-Sophie qui est musicienne. Je visitais un appartement et je suis devenu proche du propriétaire. Anne-Sophie était sa meilleure amie. Aujourd’hui, nous sommes mariés, nous avons deux enfants de huit et onze ans, et nous vivons tous les quatre dans cet appartement qui est le lieu qui a permis que nous nous rencontrions. J’aime sa présence, la redécouvrir et découvrir avec elle. C’est ce que j’imagine être le couple, l’autre nous connecte avec des choses qu’on ignorait de nous-même. Elle est surtout très drôle, intelligente, elle a beaucoup de recul, et c’est la femme de ma vie, quel que soit ce que la vie nous réserve.
Camille et Thomas
ARTISTE ET PROFESSEUR D'HISTOIRE GÉOGRAPHIE
On s’est rencontrés à une fête, il y a treize ans. Il n’était pas célibataire mais je l’ai trouvé très beau. Je crois que l’histoire a commencé au concert de Dinosaur Jr. C’est là qu’on s’est embrassés la première fois. Mais avant ça, il y avait eu cette soirée au cinéma. On était allés dîner tous les deux dans un restaurant italien, je vivais encore chez mes parents en banlieue, il était presque minuit et je n’ai trouvé nulle part où dormir à Paris. Thomas m’a proposé son lit, mais j’ai choisi le canapé… Plus tard, il m’a très vite donné les clés de son appartement, celui dans lequel notre fils est né. Nous aimons voyager ensemble et ramener des tatouages de ces voyages. On ne porte pas d’alliance mais le tatouage d’un fil, au même doigt : un trait qui se rejoint comme une ligne continue lorsque nous approchons nos mains. Qui s’enlace comme une étreinte.